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l’ensemble du travail n’a qu’une seule et même origine, et que le sieur de Tieulaine et Godefroy, après lui, n’ont eu entre les mains que des manuscrits imparfaits[1] ?

Telles sont les raisons, suivant nous concluantes, qui nous ont portée à dépouiller Pierre de Fenin, panetier de Charles VI et prévôt d’Arras, du titre d’historien dont Valère André l’avoit, mal à propos, revêtu. Mais comment ce bibliographe, ordinairement mieux informé, a-t-il pu commettre cette erreur ? Nous avons cherché à nous en expliquer les causes, et nous croyons y avoir réussi. Du moins nous semble-t-il y avoir quelque vraisemblance dans les conjectures que nous allons soumettre au lecteur.

Valère André n’a pas fait connoître les motifs qui l’ont déterminé à présenter l’ancien prévôt d’Arras comme auteur de la relation historique des démêlés survenus entre les maisons d’Orléans et de Bourgogne ; mais on ne peut douter qu’ils

  1. Celui même dont nous avons fait usage semble incomplet. Des renseignements, des détails promis par l’auteur n’y sont point donnés. Ainsi, page 167, après avoir parlé de l’abandon, par plusieurs gentilshommes, de la bannière du duc de Bourgogne, l’auteur ajoute : « seront cy-après desclariés les noms des gentilz-hommes qui firent cette faute ; » et cette promesse n’est point remplie. Ainsi, page 199, à propos de la forteresse de Moismes, « depuis qu’elle fut abatue, dit-il, la réparèrent les gens du roy Charles, comme cy après sera devisé ; » et la suite du récit ne contient rien à ce sujet. Peut-être aussi l’auteur n’a-t-il pu exécuter ce qu’il avoit projeté.