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d’Azincourt, fut conduit en Angleterre, où le duc de Bourbon et lui « usèrent, dit la chronique, la plus grant partie de leur vie. » Or le duc d’Orléans, prisonnier en 1415, demeura vingt-cinq années en Angleterre. Il ne revit donc la France qu’en 1440, lorsque depuis sept ans Pierre de Fenin n’existoit plus. Comment, dès lors, attribuer à celui-ci un ouvrage où sont relatés des événements qu’il n’a pu connoître ?

Le second passage est relatif à Jean de Luxembourg et au seigneur de Fosseux. En signalant l’habileté avec laquelle ils maintinrent leurs troupes devant l’armée royale, de façon à lui faire abandonner la partie sans en venir à un engagement, l’auteur dit que cela « leur fut réputé à grant vaillance toute leur vie. » Cette phrase n’est-elle pas évidemment d’une date postérieure à la mort de Jean de Luxembourg, arrivée, suivant les chroniqueurs, le 5 janvier 1440 ?

Un dernier passage prouveroit enfin que cette chronique ne remonte pas au-delà de 1444 ; mais comme il fait partie d’un paragraphe qui manque à toutes les éditions des Mémoires de Fenin qui ont paru jusqu’à ce jour, nous renonçons à nous prévaloir, en faveur de notre opinion, de cette nouvelle preuve, attendu qu’on pourroit vouloir ne considérer ce fragment que comme une interpolation d’un prétendu continuateur. Nous le rapporterons toutefois, parce qu’il fournira un