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simple énonciation d’un fait, nous avons dû chercher dans l’ouvrage lui-même des éléments de conviction que nous n’y avons pas trouvés. Un examen attentif nous a même amenée à ne pas douter que Pierre de Fenin, prévôt d’Arras, ne soit tout-à-fait étranger à la rédaction de ces Mémoires.

L’opinion contraire à celle que nous ne craignons pas d’émettre est établie depuis trop longtemps pour que ce ne nous soit pas un devoir de produire des preuves à l’appui de cette assertion. Elles seront de deux sortes : les unes morales, pour ainsi dire ; les autres matérielles. Nous rechercherons d’abord, dans cette chronique, si les sentiments qui s’y trouvent exprimés peuvent être attribués à Pierre de Fenin ; si le récit de certains faits offre toute l’exactitude, toute la précision que l’on seroit en droit d’attendre d’un historien placé dans les deux positions spéciales de panetier du Roi et de prévôt d’Arras. Nous examinerons, enfin, si quelques événements qui y sont mentionnés ne seroient point d’une date postérieure à celle de la mort de Fenin.

En suivant avec attention l’auteur de ces Mémoires dans le cours malheureux des événements qu’il retrace, on est étonné de ne trouver dans son récit que l’exposé pur et simple des faits, sans qu’aucune réflexion, aucune marque quelconque d’intérêt s’y vienne mêler et trahir les prédilec-