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lions aborder les deux questions qu’elle offre à résoudre, et qui ne pouvaient être discutées qu’après une connoissance préalable du document.

Auprès de quel prince, Charles VI ou Charles VII, Fenin exerça-t-il les fonctions de panetier ? à quelle époque en fut-il chargé ? Valère André, qui paroît avoir connu l’épitaphe du prévôt d’Arras, n’a pas cru pouvoir appliquer à un autre que Charles VII les mots « du Roy nostre sire. » Nous pensons que c’est une erreur[1]. En 1433, temps auquel on doit raisonnablement supposer que fut rédigée cette épitaphe, Charles VII n’étoit pas encore reconnu roi de France par le duc de Bourgogne. On sait que la paix d’Arras, qui mit fin à toute inimitié entre ces deux princes, ne fut conclue que deux ans plus tard, le 21 septembre 1435. Ces mots le Roy nostre sire, employés par des Artésiens avant la conclusion dudit traité, ne pourroient donc s’appliquer qu’à Henri VI, regardé alors comme roi de France par le duc de Bourgogne et par ses sujets, si le mot jadis ne désignoit une époque plus reculée, qui doit être évidemment celle de Charles VI.

Le document qu’on vient de lire ne permet pas de douter que Fenin n’ait exercé ces fonctions de panetier du Roi. Cependant nous devons dire que, malgré la tenacité de nos re-

  1. Foppens l’a jugé ainsi. Il n’a point hésité à substituer le nom de Charles VI à celui de son fils.