Page:Pierre de Coubertin Conférence novembre 1887.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 18 —

rendait aux départements. Alors on pourrait concentrer dans ces circonscriptions régionales des services qui ont été indûment transférés à l’État : conseils supérieurs d’hygiène, écoles d’arts et métiers et d’agriculture, universités, sociétés de tous genres… d’ailleurs il existe déjà des services provinciaux, les corps d’armées, la conservation des forêts, les cours d’appel, les académies…

Supposez un instant, Messieurs, ces changements accomplis : que deviendrait la question du pouvoir central ? J’ose dire que son importance serait bien amoindrie. Entre la République et la Monarchie, voire même entre l’autoritarisme et la liberté, la France fortifiée et défendue contre les envahissements du pouvoir pourrait se prononcer en connaissance de cause. J’ose espérer qu’elle n’éprouverait pas le besoin de se remettre en tutelle, mais ni la dictature ni l’anarchie ne pourraient plus l’entamer.

Je voudrais approfondir toutes ces graves réformes ; elles ont été longuement discutées dans les œuvres de Le Play et chaque jour ses disciples continuent de les discuter dans leurs publications ; mais le temps ne me permet que d’en faire un rapide inventaire. À tout le moins ne puis-je passer sous silence, parmi les questions accessoires qu’elles soulèvent, ce problème des rapports de l’Église et de l’État, dont la solution parait chaque jour plus prochaine, si l’on peut donner ce nom à une situation qui ne sera sans doute pas réglée sur des bases justes et impartiales.

Entre le culte officiel et la séparation absolue, il sem-