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budget est compliqué ; les recettes se trouvent confondues dans la caisse du receveur municipal et assignées aux différents services en dehors de toute spécialité.

Une distinction est nécessaire également entre la commune rurale et la commune urbaine : cette dualité existe on peut dire partout, sauf en France. Elle repose sur le simple bon sens. Quand il n’y aurait entre les villes et les campagnes que la distance du petit au grand, cela vaudrait la peine d’être considéré ; mais il y a des divergences évidentes dans la nature et le groupement des intérêts. Quant à détacher les grandes villes à l’état d’îlots indépendants, prudents sont les peuples qui nous donnent cet exemple car ils équilibrent ainsi les chances de stabilité par une mesure efficace contre les révolutions violentes.

On a bien étendu les attributions des Conseils généraux ; mais ils n’ont, et leurs délégations non plus, ni le droit d’instruire, ni celui d’exécuter : la commission permanente joue un rôle effacé et le Préfet reste seul en évidence. En place de ces inutiles dont nous avions cru pouvoir fêter très prochainement le déménagement définitif, on a maintes fois discuté l’utilité d’une représentation cantonale comprenant les maires et les délégués des communes : au point de vue scolaire par exemple, que de bénéfices à en retirer ! Mais ensuite ne serait-il pas désirable de voir se créer des circonscriptions régionales, homogènes, composées de plusieurs départements ? Cela reviendrait-il à rétablir les anciennes provinces et arbitrairement ?… Pas le moins du monde ; la chose se ferait d’elle-même si après avoir rendu le droit d’association aux communes, on le