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autour de new york.

quelque chose, ainsi que dans le développement rapide et presque excessif des jeux anglais. Il est certain qu’à la suite de la guerre de Sécession, les États-Unis, sortis intacts d’une épouvantable lutte fratricide, ont pris confiance en eux-mêmes ; ils ont constaté qu’ils formaient une nation solide, et la crainte de se laisser entamer en adoptant des idées ou des coutumes étrangères a peu à peu disparu. Alors le foot-ball, le rowing et, d’une manière générale, tous les exercices de plein air ont fait irruption dans le nouveau monde et, en même temps, les pédagogues ont tourné leurs regards vers la Grande-Bretagne pour y puiser les principes de réorganisation, principes qui eussent produit de bien meilleurs résultats encore si les idées allemandes n’étaient venues à la traverse, jeter le désordre et semer de mauvais germes. L’éducation américaine est un champ de bataille où la pédagogie allemande et la pédagogie anglaise sont aux prises ; cela, non seulement parce que les Allemands forment dans l’Union un parti très puissant, mais surtout parce que, depuis trente ans, l’élite de la jeunesse s’en vient achever ses études dans les universités germaniques.