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souvenirs d’amérique et de grèce.

quent, au point de vue de l’avenir du pays et de sa mission dans le monde.

Cette diversité cesse d’ailleurs d’être un sujet d’étonnement, si l’on se remémore la manière dont l’enseignement supérieur s’implanta au nouveau monde. En 1636, un peu plus de six ans après leur établissement dans la Nouvelle-Angleterre et alors que leur nombre n’atteignait pas 4 000, les puritains, qui l’année précédente avaient créé à Boston une « école latine » et allaient rédiger, six ans plus tard, ce fameux « acte du Massachusetts », dans lequel se trouve en germe toute la législation moderne en matière d’enseignement primaire, les puritains se préoccupaient déjà de fonder une université et, dans ce but, mettaient de côté la somme, considérable pour l’époque, de 400 livres. Peu après, grâce à la générosité de John Harvard, leur vœu se réalisait et Harvard college ouvrait ses portes à la jeunesse. En Virginie, le mouvement qui devait aboutir à la fondation du célèbre collège de William et Mary allait s’accentuant, malgré l’opposition de sir William Berkeley et de ses semblables. Franklin, dès 1743, faisait des efforts pour doter Philadelphie de quelque grande institution du même genre ; il aboutit en 1753 à la création de ce qui fut l’embryon de l’université de Pennsylvanie. L’année suivante, New-York vit se fonder King’s college, qui est devenu la puissante université de Columbia. Dans l’intervalle, les presbytériens avaient fondé Princeton ; Yale existait depuis 1717. Quant à Jefferson, les circonstances adverses retardèrent jusqu’au début du présent siècle la réalisation