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le roman d’un rallié

retournant vers l’obscurité. Alors, il avait songé aux Haras, à l’Institut agronomique, aux Chartes, à toutes les besognes pour lesquelles il n’était point fait, qu’il eût entreprises néanmoins pour échapper à ce cauchemar. Mais il avait passé l’âge, ou bien les connaissances spéciales, nécessaires à l’examen d’entrée, lui manquaient. À certains jours, des résolutions viriles s’imposaient à son esprit. Non, il ne serait plus le jouet de préjugés vieillis ; il repousserait la solidarité injuste qui l’unissait au passé mort, il déciderait librement de la route à suivre… mais, s’il arrivait que quelque occasion se présentât, il n’osait ou ne pouvait en profiter : au dernier moment, son élan se brisait tout net. Le cavalier, qui a permis à sa monture de se dérober plusieurs fois, perd confiance en abordant l’obstacle. Étienne connut bientôt le peu de portée de ses décisions et les limites prochaines de sa volonté. Il appela l’imprévu, le tragique même, à son aide. Ce qu’il ne savait pas vaincre, c’était l’incident minime qui lasse par sa répétition : ce qu’il ne savait pas soutenir, c’était la lutte quotidienne, détaillée : il