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le roman d’un rallié

le Panthéon où la Patrie à son tour, promet l’immortalité. Là, en haut des marches, sous le péristyle énorme, la dépouille du grand mort est déposée : son successeur est debout à sa droite et les troupes défilent, les épées saluent, les étendards s’inclinent devant le symbole de la vitalité nationale : les Français meurent, la France ne meurt point ! Ce soir là, Paris ému s’est recueilli avant de reprendre son labeur interrompu ; la nuit qui tombe sur le temple enveloppe le tombeau où Carnot est étendu et contre lequel s’appuie l’hommage fleuri des souverains et des peuples.

Un tombeau ! Étienne revoit ceux près desquels il a songé. C’est là-bas au bord du Potomac, celui de Georges Washington, et c’est plus près sur le rivage de la mer bretonne, celui du pauvre abbé de Lesneven : l’un illustre à jamais, l’autre oublié pour toujours ; l’un célébré par l’univers, l’autre maudit par ses pairs et qui sait ?.… égaux peut-être devant Dieu par la pureté de leurs intentions et le mérite de leurs actes. Étienne se rend compte de ce qu’il a reçu là d’augustes leçons. Est-ce parce que les Celtes aiment la