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le roman d’un rallié

Président en songeant que je ne me suis pas trompé sur le vôtre ». — « Et vous m’offrirez, dit Étienne riant aussi, un portefeuille dans le prochain cabinet Vilaret ? » — « Hum ! fait l’autre avec une inquiétude moitié vraie, moitié feinte, un portefeuille timbré d’une couronne de marquis ! C’est pour le coup que Goblet dénoncerait la grrrrrande trahison opportuniste ».

Cependant, les audiences ont commencé et s’expédient rapidement. Le général, le journaliste impatient et le comité de l’Exposition militaire ont déjà passé. L’huissier ouvre la porte et appelle « Monsieur Vilaret, député des Côtes-du-Nord ; Monsieur le marquis de Crussène ». L’architecte tressaute dans son fauteuil et regarde Étienne d’un air furibond. « Qu’est-ce que ces échappés de Coblence viennent faire ici ? » dit-il entre ses dents. L’échappé de Coblence et son compagnon traversent le salon des aides de camp et le cabinet du secrétaire général et, une seconde fois, l’huissier annonce leurs noms à l’entrée du cabinet présidentiel, vaste pièce blanche de style empire qui se termine en rotonde : une magnifique table