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le roman d’un rallié

peut y avoir de certitude en eux-mêmes et dès lors ils restent soumis à celle que nous leur avons enseignée, ou bien ils la nient. Mais lorsque cela arrive, ils ne la nient pas longtemps parce qu’ils en ont besoin. Ils peuvent traverser de douloureuses secousses, être durement éprouvés, les pauvres enfants, car, au dehors, le mal est partout et la civilisation lui fait revêtir les déguisements les plus attrayants, mais du moins le remède, le seul, le vrai remède demeure à leur portée, et leur vie d’homme se continue et s’achève dans la foi de l’enfance et de l’adolescence. Ils n’accomplissent pas d’évolution » ! Une sorte de rire strident, accompagné d’un haussement d’épaules, accentua la pensée du Père Lanjeais. Évolution, c’était pour lui, quand il s’agissait de l’âme humaine, synonyme d’absurdité et de perdition. — « Alors, mon Père, interrogea la marquise, vous estimez que le remède n’est pas à la portée de ceux qui ont passé par d’autres mains que les vôtres ? » — « Je ne dis pas cela, Madame, protesta le religieux ; oh ! je ne dis pas cela ! ce serait de la présomption. Les