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le roman d’un rallié

de pratiquer sa religion et menait une existence qui paraissait irréprochable. Le Père Lanjeais savait cela et la réponse de la marquise ne fit que confirmer les renseignements qu’il avait recueillis à cet égard. Il lui posa encore quelques questions comme un médecin qui cherche à établir son diagnostic, puis formula sa consultation : « Madame, dit-il, permettez-moi de vous le dire très franchement, vous portez la peine de la faute que vous avez commise dans l’éducation de votre fils. Vous n’avez pas eu le courage de vous séparer de lui et surtout vous avez craint de nous le confier. Cependant vous saviez qu’il était exposé à subir des influences héréditaires dangereuses », — il la regardait en disant cela d’un air de sévérité. « L’éducation qu’il a reçue est très complète, très moderne, continua le Père Lanjeais, tandis qu’une expression d’ironie dédaigneuse passait sur son visage ; malheureusement, elle est impuissante contre la perversion du siècle. Nous ne pouvons espérer que les jeunes gens, condamnés par Dieu à vivre dans le monde, aient la force nécessaire pour résister