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le roman d’un rallié

était semé de palmes et de couronnes en fleurs artificielles. Cinq dalles funéraires, portant des inscriptions latines, recouvraient les corps des cinq Pères Jésuites, assassinés par la Commune de 1871 « en haine de la foi ». À cette heure, la chapelle était presque vide : un sacristain disposait des candélabres et des fleurs ; quatre ou cinq femmes priaient çà et là, agenouillées dévotement. La marquise demeura sur le dernier rang de chaises et tira un chapelet de sa poche. Elle l’égrenait en songeant à son fils lorsque le frère portier vint la chercher. Le Père Lanjeais était rentré, mais obligé de ressortir presque aussitôt, il ne pouvait consacrer aux personnes qui l’attendaient que quelques instants.

Elle le trouva dans le parloir, une pièce assez triste qui prenait jour sur la rue de Sèvres par des fenêtres trop élevées au-dessus du sol pour qu’on pût voir au travers ce qui se passait dans la rue. Sa haute silhouette noire et mince se détachait sur le mur enduit de couleur claire ; il était en train d’expédier une dame exubérante