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le roman d’un rallié

le disait désigné pour prendre, à la rentrée prochaine, la direction de l’Externat de la rue de Madrid. En attendant, il résidait, sans attributions bien délimitées, à la maison de la rue de Sèvres. Elle le connaissait un peu ayant été une fois à Iseulre voir les petits d’Halluin. Le vieux duc en faisait le plus grand cas. Sa réputation d’ailleurs était bien établie. Tout le monde louait sa sagesse, son intelligence et son tact. La marquise n’entendait pas lui faire des confidences intimes, ni même lui communiquer directement l’objet de ses inquiétudes maternelles ; elle se proposait seulement de causer avec lui afin de connaître ses idées sur la jeunesse : elle comptait sur de tels entretiens pour la guider et la réconforter.

Une après-midi de mai, elle se dirigea vers la rue de Sèvres. La porte du no 35, une lourde porte cochère peinte en couleur foncée, était entrebâillée. Elle pénétra dans une sorte de vestibule clos par des cloisons vitrées ; un carreau s’ouvrit et la figure impassible du frère portier s’y encadra. Le Père Lanjeais n’était pas rentré,