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le roman d’un rallié

lant une autre, évanouie pour toujours et dont elle gardait un souvenir impérissable.

De retour à Paris, elle s’ingénia à lui rendre la maison agréable, le pressant d’inviter ses amis. Un jour, sous la voûte de l’hôtel, elle croisa Vilaret ; c’était sa seconde visite en deux semaines. Elle en fit l’observation le soir. « J’estime beaucoup M. Vilaret, répondit Étienne, et j’ai le plus grand plaisir à causer avec lui ». Ce n’était pas ainsi qu’il eût répondu six mois plus tôt. Il gardait son idée alors, mais ne l’imposait pas, ne l’exprimait pas avec cette assurance tranquille. La marquise, non seulement, ne saisissait pas le motif de cette évolution, mais n’arrivait pas à en déterminer le caractère. Comment l’aurait-elle pu puisqu’elle en avait ignoré le point de départ ? Elle assistait à l’éclosion en spectatrice impuissante et désorientée.

Déjà, la pensée lui était venue de demander des conseils à quelque homme d’expérience qui pût éclairer sa route. Mais à qui s’adresser ? Elle pensa au Père Lanjeais, de la Compagnie de Jésus, ancien préfet des études au collège d’Iseulre. On