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le roman d’un rallié

le trouvez monotone et pour tout dire au-dessous de vos talents. Oh ! ne vous en défendez pas ! cela est tout naturel. Vous êtes fort intelligent, vous avez des vues personnelles ; je comprends très bien votre méfiance à l’endroit d’une fonction semblable. Aussi ne serait-elle dans ma pensée qu’un prélude. Le Prince, mon cher — et il marquait, en parlant, une sorte de conviction réfléchie qui stupéfiait Étienne — le Prince est plus près du trône que vous ne le croyez. La prison, l’exil, la mort de son père l’ont mûri ; il travaille énormément, se tient au courant de tout et apporte dans le maniement des hommes et dans l’organisation de son parti, un mélange de décision et de prudence tout à fait remarquable. Il est question pour lui d’un mariage magnifique qui lui permettrait, une fois sur le trône, de renouveler au profit de la France, tout le système des alliances européennes. Enfin il a arrêté le plan de la prochaine campagne électorale et cette fois, je crois que nous tenons le succès. Vous ne devinerez jamais quelle idée simple et admirable il a eue ? »