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le roman d’un rallié

il y tient beaucoup… j’ai pensé à vous » ; il s’arrêta pour juger de l’effet de ses paroles. — « Merci beaucoup, dit simplement Étienne ; vous êtes très aimable d’avoir pensé à moi ; mais je vous avouerai que cela ne me conviendrait pas du tout ». D’Orbec, un peu offusqué, reprit : « Je ne vous cacherai pas, mon cher Crussène, que votre nom a été prononcé devant le Prince et que Monseigneur a daigné approuver l’idée que je me permettais de lui suggérer » — « J’en suis très touché, répondit Étienne, mais je tiens à garder toute ma liberté et, d’ailleurs, je vous le répète, un semblable poste, quelque honorable qu’il soit, ne me conviendrait pas ».

— « Allons, fit d’Orbec avec un sourire mystérieux, je vois qu’il faut employer les grands moyens ; écoutez bien ce que je vais vous dire et promettez-moi seulement de n’en souffler mot à qui que ce soit » ; et sans attendre l’engagement du jeune homme, il continua en baissant la voix comme pour une confidence grave : « Vous ne vous souciez pas, je le vois bien, de remplir le rôle de gentilhomme de service parce que vous