Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.
258
le roman d’un rallié

serra la main de son ami et s’en alla. L’appartement de Jean était un petit entresol situé sur le boulevard Haussmann, presque en face de l’avenue de Messine : entresol élégant, mais trop quelconque ; les photographies d’actrices, les accessoires de cotillon, les cartes d’entrée au pesage et au Concours hippique, le dernier roman paru posé sur le dernier numéro de la Vie parisienne, indiquaient dès l’entrée le genre d’existence du locataire.

Étienne, sur qui les violences de Jean n’avaient pas fait beaucoup d’impression parce qu’il s’y attendait et que, d’ailleurs, sa résolution était maintenant irrévocable, descendit paisiblement vers la Madeleine. Avec la mobilité d’impression de la jeunesse, il était enchanté de revoir Paris et jouissait du bruit et du mouvement qui se faisaient autour de lui. Avril commençait ; les bourgeons précoces, les premiers fiacres découverts et quelques essais de toilettes claires annonçaient le printemps. Des vendeurs de journaux criaient le numéro sensationnel de la Patrie ou du Jour. Étienne flànait. Il examina des meu-