Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
le roman d’un rallié

rouler par un sous-vétérinaire ». — « Qui appelles-tu un sous-vétérinaire ? » — « Vilaret, parbleu ! Il te réduit et veut t’annuler en te prenant à sa remorque ». — « Il ne me prend pas à sa remorque, puisqu’il abandonne sa circonscription pour se présenter à Rennes, en remplacement du député qu’on va élire sénateur ». — « Est-on jamais certain d’une élection ? » — « Le sénateur n’a pas même de concurrent et, quant à Vilaret, son succès ne fait pas l’ombre d’un doute. Il est tout ce qu’il y a de plus populaire en Ille-et-Vilaine et ses concitoyens n’ont cessé d’insister depuis dix ans pour qu’il pose sa candidature à Rennes ». — « Enfin si tu veux absolument être député, prends sa succession, mais au moins ne prend pas son drapeau ! » — « Je ne tiens pas autrement à être député, je t’assure ; je considère celà un peu comme une corvée, mais aussi comme un devoir. »

Jean haussa les épaules. « Oh ! les grandes phrases ! » dit-il. — « Et quant au drapeau, continua Étienne, je ne puis pas me réclamer d’une monarchie dont j’estime que le rétablissement serait