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le roman d’un rallié

mouton et étendirent sur leurs jambes une couverture de fourrure. « As-tu pris de l’avoine ? » demanda le marquis. — « Cristi ! fit Jean-Marie, sautant à bas de la voiture, j’avais oublié ! Pauvre Coquette ! » Il apporta un sac d’avoine et un licou et les roula sous la banquette. Étienne prit la gourde, avala trois bonnes gorgées de rhum et la passa à son compagnon : puis ils allumèrent des cigarettes et la voiture fila sur la neige. « Où allons-nous ? » demanda Jean-Marie. — « À Chateaulin », répondit le marquis. Jean-Marie le regarda, ahuri. « À Chateaulin ! Monsieur Étienne, vous n’y pensez pas ! Et par ce temps ! Coquette y restera ». Étienne sourit. « N’aie pas peur. La neige n’est pas épaisse et d’ailleurs, elle nous servira de prétexte pour ne revenir que demain, si cela nous plait ». — « Ah ! comme ça ! » fit le jeune Breton rassuré. Il se tut un moment, puis la curiosité reprenant le dessus, il s’apitoya sur les inquiétudes de la marquise. » Cette pauvre Madame, elle va se faire des tourments, sûr. C’est toujours comme ça quand vous courez les routes la nuit, sans le dire d’avance… Et par dessus le