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le roman d’un rallié

Des doigts de fée, des yeux pleins de malice, de l’esprit de répartie, un bon cœur………… tout pour elle. Éliane s’était appliquée à conquérir sa future belle-mère par des moyens autres que ceux dont elle employait, en vain, la séduction sur Étienne. Sous le regard de la marquise, elle avait pansé une vieille femme, confectionné un gâteau d’amandes et regarni un chapeau.

Pauvre Éliane ! tant de diplomatie pour n’arriver à rien ! Car elle ne le savait que trop, ses actions n’avaient pas monté d’un point dans l’esprit d’Étienne (elle n’en était pas encore à suivre la cote dans son cœur). Ce qui la mortifiait le plus, c’est que la veille, à la noce de la fille de Pierre Braz, où elle s’était mortellement ennuyée, il avait paru, lui, s’amuser beaucoup. La tempête faisait rage, la neige fouettait les vitres, mais la fête n’en avait pas été attristée. Le temps n’est jamais parvenu à arrêter des Bretons qui ont résolu de s’égayer ! Au contraire, chaque nouvel invité qui entrait en se secouant comme un chien sorti de l’eau et en aspergeant ses voisins de flocons neigeux, excitait des transports d’hilarité.