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le roman d’un rallié

avait-elle conclu ; il connait les femmes et cherche à savoir ce dont je suis capable. — C’est à la suite de cette réflexion que Gyp avait remplacé Lamartine et qu’Éliane avait tenté de la valse et de la cigarette. Les petits trucs ne prenaient pas. La froideur du marquis se mêlait même, à certains jours, d’un peu d’ironie. Éliane s’appliquait à ne rien laisser paraître de son dépit. Du reste, on s’en inquiétait peu autour d’elle. Son beau-frère ne comprenait rien aux subtilités du flirt ; le mariage était, à ses yeux, une bonne institution bourgeoise, très pratique et très confortable. Madame d’Halluin avait l’esprit si charitable que, dans sa crainte des jugements téméraires, elle trouvait tout le monde parfait et pensait toujours que tout allait pour le mieux. Quant à la marquise, ne connaissant de la nature de son fils que les dehors modérés et rien des ardeurs secrètes, elle ne s’alarmait point qu’il fut si long à se troubler. Rien ne pressait du reste. Ce qu’elle avait voulu, c’était le mettre à même d’apprécier « cette petite » et vraiment pouvait-on vivre auprès d’elle sans l’apprécier ?