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le roman d’un rallié

borna à dire aux juges : « Vous ferez bien d’abuser de vos pouvoirs, ils prennent fin le 14 octobre ! » Le 14 octobre était le jour fixé pour les élections. Son insolence lui valut une aggravation de sévérité en même temps qu’une augmentation de popularité. Il fut condamné à une amende qu’il ne pouvait payer et à six mois de prison.

Deux mois plus tard, il était grâcié. Le coup d’État avait échoué et le cabinet du 16 Mai venait d’être renversé par la nouvelle Chambre. Albert Vilaret n’avait pas perdu son temps en prison, ses amis l’ayant abondamment pourvu de livres. Ils l’avaient aussi inscrit à la Faculté de droit dont il voulait suivre les cours et le professeur de philosophie avait avancé l’argent des inscriptions. Quelques personnes l’engageaient à aller faire son droit à Paris, mais il s’en garda bien ; il comprenait que quitter Rennes, c’eût été lâcher la proie pour l’ombre. Le 1er janvier 1878, le Progrès républicain parut de nouveau sous le titre plus anodin d’Écho d’Ille-et-Vilaine ; Vilaret y reprit sa place de rédacteur ; son flair ne l’avait