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le roman d’un rallié

opinion contraire à celle du gouvernement.

L’article par lequel Albert Vilaret, pour ses débuts, « analysait la situation » était intitulé : « Pastiche maladroit ». Le maréchal y était comparé au prince Louis-Napoléon et M. de Fourtou à M. de Maupas. Une ironie âpre en faisait le fond et du rapprochement entre les deux dates (1851-1877), le jeune rédacteur tirait des conclusions serrées, susceptibles d’agir sur l’opinion. Un avis comminatoire vint de la préfecture le soir même. Vilaret n’en tint aucun compte et, le vendredi suivant, parut son second article « Les valets de M. de Fourtou », dans lequel il prenait à partie les fonctionnaires du 16 Mai, en termes offensants. Cette fois, le numéro fut saisi avant même d’avoir pu être mis en vente. « Qu’allons nous faire ? » dit le directeur, penaud que les limiers gouvernementaux aient pu tout râfler d’un seul coup. — « Réimprimer le numéro et le distribuer gratuitement », répondit Villaret. Le directeur s’alarma. « Y pensez-vous ? Cela coûtera très cher ; la police reviendra, brisera les presses et supprimera le journal ; d’ailleurs les ouvriers