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le roman d’un rallié

féminine de la Worlds-Fair quelque chose d’imprévu et de grandiose.

Dès le second jour après son arrivée, ces idées avaient commencé de tournoyer dans sa tête, lui donnant de plus en plus le sentiment de son impuissance et s’embrouillant, peu à peu, comme les morceaux d’un kaléidoscope. Il n’avait plus qu’un seul point de repère, l’amour de Mary. Mary, se disait-il, ne peut m’aimer : il manque une chose pour cela. Elle ne me considère pas comme un homme parce que je n’ai rien fait pour prouver que j’en sois un. C’est à moi d’agir en conformité avec la situation que j’occupe et les moyens dont je dispose. Et plus cette nécessité le pressait, plus il se sentait malhabile à s’en faire une règle pratique de conduite. C’étaient les mêmes difficultés qu’avant son voyage, mais accrues par tout ce qu’il avait vu dépenser là-bas d’énergie individuelle et obtenir de résultats remarquables, exaspérées, aussi, par la notion que, faute d’en pouvoir faire autant, il perdrait celle qu’il aimait. Il ne doutait pas que Mary ne se trompât elle-même en basant sur d’autres raisons le refus qu’elle avait