Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
le roman d’un rallié

avec des employés d’ordre subalterne qui en savaient un peu plus long mais ne semblaient pas en comprendre beaucoup plus que ces Bretons ; ils donnaient, pourtant, l’impression d’une autre catégorie d’êtres plus simples, plus associables.

Était-ce invétéré cette différence ou bien cela passerait-il, plus tard avec le temps ? Si cela ne devait pas passer, la République serait un non-sens, car sa raison d’être est d’obtenir la participation de tous aux travaux de détail ou d’ensemble qui satisfont les intérêts collectifs, de faire de chaque citoyen un machiniste ayant, à côté de ses occupations professionnelles, une roue à faire mouvoir, un piston à graisser, une goutte d’huile à verser ici ou là… Et le marquis de Crussène se demanda s’il n’aimerait pas mieux se nommer John n’importe quoi, être né dans une ville de l’Ohio et avoir sa fortune à faire, puisque, non seulement il ne serait pas une utilité sociale proportionnée aux forces dont il disposait, mais qu’encore mille riens le séparaient de la femme aimée.

Mille riens ! pas davantage. Qu’étaient-ce en