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le roman d’un rallié

reuse et un cœur chaud. Malgré les inquiétudes que la politique impériale suscitait dans l’opinion, la saison fut brillante, même pour les fidèles de la légitimité qui, d’ailleurs, se montraient moins frondeurs envers Napoléon iii qu’ils ne l’avaient été envers Louis-Philippe. Le marquis de Crussène avait de nombreux amis dans les deux camps ; aucune coterie ne l’excluait et, s’il s’interdisait de franchir le seuil des Tuileries, il ne tenait pas rigueur à ceux qui avaient « tourné » et soutenaient l’Empire. Le jeune ménage se montra au bal, au théâtre, aux courses..… Ce fut leur unique saison de Paris. Au début de l’été, la guerre éclata et l’effroyable écroulement se produisit. Ils étaient à Kerarvro, loin des nouvelles, pleins d’une anxieuse angoisse. Bientôt la France fut envahie. Gambetta appelait aux armes. M. de Charette, aidé de ses fidèles zouaves pontificaux, organisait un corps d’élite où, dès le premier jour, le marquis jugea que son devoir l’appelait. Sa femme l’accompagna jusqu’à Nantes ; sans Étienne, elle ne l’eût pas quitté, mais sa maternité récente la retenait près de l’enfant. Ils se dirent adieu