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le roman d’un rallié

dont un pignon se montrait maintenant au-dessus d’eux, à travers la futaie dépouillée.

La route s’élève en pente douce, le long du promontoire boisé sur lequel Kerarvro est bâti : à gauche, il y a la rivière, puis la masse de la forêt emplissant le vallon et couvrant les crêtes. Bientôt la montée s’accentua. Étienne jeta un regard derrière lui. Le paysage montait aussi, découvrant de grands espaces. La limpidité d’une atmosphère hivernale donnait aux lignes un aspect assagi et définitif. Onze heures sonnèrent à l’horloge des Écuries et les tintements arrivèrent aux oreilles d’Étienne, malgré la distance, comme si les bâtiments encore invisibles eussent été tout voisins ; les onze coups tombèrent dans la forêt comme des sons mystérieux ; Jean-Marie rêvait et le cœur de son compagnon battit au tournant du chemin. Il y a là deux grands rochers qui semblent monter la garde sur un seuil enchanté. Dès qu’on les a passés, tout change : à la nature inculte se substituent les raffinements du parc.

Les roues de la charrette anglaise crièrent sur