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le roman d’un rallié

rembourrés de coussins et des rocking-chairs, de tous les modèles et de toutes les dimensions, formaient l’ameublement de cet étrange salon que Phokianos, l’attaché Turc, avait surnommé la crypte en raison de son architecture semi-religieuse et dans lequel il passait des heures à rêvasser, en suivant de l’œil les volutes bleuâtres dessinées par la fumée de ses cigarettes.

Ce Phokianos précisément (un Phanariote entré de bonne heure dans la diplomatie Ottomane), s’occupait de religion plus volontiers que de politique ; il adorait les controverses théologiques et savait par le menu ce qui s’était passé au concile de Nicée ou à celui de Chalcédoine ; il s’offrait à vous démontrer que la messe du Pape n’est pas une vraie messe et que le Pape n’est pas un vrai prêtre, les erreurs et les irrégularités qui, depuis la suite des temps, se sont introduites dans les cérémonies de la consécration épiscopale, ayant infirmé le caractère de cette consécration et lui ayant enlevé toute valeur. Ce n’était pas, d’ailleurs, le seul grief de Phokianos contre Léon XIII auquel il reprochait, en termes amers,