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l’éducation en angleterre

moi-même. » Parole profonde ! digne d’être méditée par ceux qui entendent gouverner les collèges en autocrates, avec une main de fer. Le Dupanloup de l’Angleterre leur rappelle qu’ils se trompent sur le caractère de leur mission ; elle ne consiste pas à former des esclaves, mais des maîtres, des maîtres souverains qui, bien plus tôt que la loi ne le reconnaît, se trouvent libres d’user et d’abuser de ce qui leur est soumis. Espérer leur soustraire cette souveraineté et le tenter, c’est dangereux ! L’homme doit être ici-bas isolé, se sentir seul avec lui-même, connaître la puissance et le plus tôt possible être mis en présence de la responsabilité lourde qui est le contrepoids de tout pouvoir.

Ainsi pensait Arnold. Un jour que des troubles avaient nécessité le renvoi de plusieurs élèves et jeté le mécontentement dans les rangs devant toute l’école, il prononça ces paroles demeurées célèbres et qui sont tout un programme : « Il n’est pas nécessaire qu’il y ait ici 300, 100 ni même 50 élèves ; mais il est nécessaire qu’il n’y ait que des christian gentlemen. » Cela répondait à une erreur de