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problèmes et solutions

volontés et de bien des résistances enfantines, mais héroïques parfois.

Voilà ce dont on ne veut pas convenir ; les parents se barricadent derrière cette colossale illusion que la surveillance peut empêcher la corruption. Il n’y a pas de surveillance, quelque rigoureuse, quelque incessante qu’elle soit, à laquelle les enfants ne trouvent moyen d’échapper quand ils en ont bien envie ; l’uniformité des règlements est, sous ce rapport, plus nuisible qu’utile ; de telle heure à telle heure toute une partie du collège est vide ; à tel moment précis les passants sont très rares dans les corridors, etc., sans compter les innombrables petits trucs qu’inventent les imaginations fertiles, les balles à aller chercher, les commissions improvisées, les billets de parloir falsifiés… et toujours le mensonge sur les lèvres et dans les yeux, ou au moins cette habile tromperie qui y ressemble beaucoup. Le mensonge est, chez les collégiens français, élevé à la hauteur d’une institution et je dois dire que les maîtres s’en inquiètent assez peu. Ils puniront bien plus sévèrement celui qui est dissipé en classe ou qui fait leur