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l’éducation en angleterre

d’eux, et justement à l’âge où ils ont surtout besoin d’espace, de lumière et de liberté. Au collège, la seule distraction de l’enfant, quand il est redescendu des siècles reculés qu’on offre à sa contemplation, c’est de penser, et de retourner sa pensée et de l’éplucher. Dans les longues études que pas un instant de délassement ne vient couper, entre deux vers latins son cerveau travaille à résoudre quelques-uns des « pourquoi » qui assaillent l’enfance, quand on la laisse penser ; après ces interminables périodes de silence, le bonheur n’est pas de jouer au chat coupé ou à la balle au mur, mais de causer ; la conversation achève ce que la réflexion avait commencé ; elle est timide d’abord, à mots couverts ; puis un autre « plus avancé » vient s’y mêler, et très vite on en arrive aux obscénités de langage.

Et ce n’est pas tout encore ! Ainsi naissent les intimités douteuses, et tout leur cortège de choses inavouables ; l’anémie y porte plus encore que l’excès de vitalité, quoi qu’on dise, et l’ennui, cet insurmontable ennui dont les murailles sont tendues et tous les meubles revêtus, l’ennui a raison de bien des bonnes