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problèmes et solutions

supprimer des heures de travail sans rien mettre à la place, ce n’est vraiment pas la peine. Serait-ce seulement pour prolonger ce qu’on appelle, dans nos collèges, des récréations ? Oh ! Alors non ! Il faut encore mieux laisser les enfants courbés sur les pupitres que de les faire tourner entre quatre murs autour d’un arbre rachitique. On a évidemment trop donné à l’esprit, mais surtout on n’a pas assez donné au corps, et augmenter la durée des récréations, ce n’est pas combler la lacune. Vous avez beau dire aux enfants de jouer, à quoi voulez-vous qu’ils jouent quand vous les lâchez dans ces préaux qui seraient trop étroits pour le sixième d’entre eux ? C’est vraiment une recommandation un peu ironique[1]. Ah ! je sais ! il y a les promenades, ces randonnées malsaines à travers Paris. Peut-on voir passer sans serrement de cœur les longues files de collégiens obligés d’employer de cette inepte façon leurs congés hebdomadaires ? Si on diminue le temps de

  1. Mgr Dupanloup rapporte cette parole si simplement éloquente qui lui fut dite un jour par ses élèves : « Si vous saviez, monsieur le supérieur, comme ça nous ennuie de nous amuser de la sorte ».