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souvenirs universitaires

lourde comme du plomb fondu, ne reflète plus qu’un ciel incolore et les troncs noueux qui s’inclinent sur ses rives ; à travers la brume tombe une clarté diffuse ; les ritournelles de toutes les cloches d’Oxford, secouées dans des Clochers invisibles, invitent les fidèles à célébrer l’office du matin… Encore trois dimanches, et c’est Christmas qu’elles annonceront ; Christmas, la fête du Nord et du home, deux choses qu’il faut aimer pour la comprendre ! L’université alors sera déserte ; c’est au sein de sa famille qu’on doit manger le gâteau de Noël, et, pour ce jour-là, les plus indépendants reprennent le chemin du foyer ; c’est peut-être le seul dans l’année, où l’Anglais ne puisse supporter la solitude et l’éloignement.

Hier soir, l’Armée du Salut, à laquelle la présence de la maréchale Booth cause un redoublement de ferveur, a parcouru les rues ; une fanfare, entourant la bannière, défilait d’abord sur un rythme guerrier ; puis venait le cortège des fidèles, suivis d’une affiche colossale qui vous invite à vous convertir sans perdre un millième de seconde. La maréchale fait une tournée : jusqu’ici elle avait tonné