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l’éducation en angleterre

au delà, ce serait trop. Car alors le professeur est forcé de partager son autorité, de se départir de quelques-unes de ses fonctions, d’avoir des surveillants, des sous-maîtres (ushers), ce qu’en France on appelle du nom détesté de pion. La race n’en est guère moins exécrable en Angleterre, seulement elle y est bien moins répandue.

Les ushers ne sont pas des gentlemen.

Qui donnera jamais à ce mot : gentleman, son sens exact ? Il est indéfinissable et répond cependant à une idée très nette : les mères qui confient leurs enfants à un gentleman savent qu’auprès de lui ils ne perdront pas leurs bonnes manières, qu’ils n’entendront aucune parole déplacée, qu’ils ne prendront aucune habitude malséante.

Il faut se souvenir que l’éducation universitaire est un brevet de distinction et que l’homme qui a traversé Oxford ou Cambridge n’en sort pas, quelle que soit d’ailleurs son extraction, sans ce vernis que donne la fréquentation de la bonne société. Cela néanmoins ne suffit pas à expliquer ce qui pour moi fut longtemps un mystère : la facilité avec