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l’éducation en angleterre

sur eux-mêmes pour refouler leurs larmes, quand ils s’étaient fait mal en tombant.… Et notez que cette première éducation n’a rien de Spartiate ; les inepties de feu Lycurgue ne sont nullement renouvelées. Les mères sont très tendres pour leurs enfants, les pères, indulgents, et le régime de la nursery n’a rien de rude ; on n’y néglige ni les soins ni les attentions délicates. On cherche donc moins à les endurcir à la souffrance elle-même qu’à les empêcher de la trahir par des signes extérieurs.… la distinction est subtile. Je voudrais mieux l’exposer, car elle est très réelle.

Le résultat se manifeste dans les jeux : les garçons ne font point de pâtés dans le sable ; ils se roulent dans l’herbe, enjambent les barrières, sautent les fossés et les ruisseaux et grimpent aux arbres. Leur audace est proverbiale. Qui ne connaît le charmant tableau dans lequel M. Taine[1] a représenté un bambin monté sur son poney, qui, passant dans une prairie, près d’un taureau à l’œil méchant,

  1. Notes sur l’Angleterre.