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à travers les public schools

des chansons ! Le cahier qui contient celles dont je parle est plus qu’un cahier, c’est une institution ! Souvenir de quelque ancien (some departed hero), dont les exploits au cricket sont devenus légendaires et qui a transcrit sur ces feuilles vénérées toutes les pièces de son répertoire, il apparaît dans les grandes circonstances. Toutes les écoles ont leur cahier et souvent même elles en ont plusieurs : heureux alors ceux qui possèdent une si précieuse relique. Les soirs de fête, dans le hall, on répète ensemble les joyeux refrains que tout le monde sait par cœur, mais qu’on lit dans les cahiers par respect pour ceux qui les rédigèrent ; et c’est ainsi que se transmettent de génération en génération les vieux airs d’autrefois — « Chantez, mes enfants, chantez l’old England que bien des bons Anglais ont chantée avant vous et chanteront après, dit un vieux professeur d’un ton très bienveillant ; quand vous serez comme moi, au bout du voyage, ces refrains vous reviendront dans l’oreille comme un écho lointain tout chargé de bons souvenirs. » On n’a pas besoin de cette assurance pour activer le concert ; au-dessus