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belge dans des circonstances que nous avons rappelées. Certes on ne pouvait s’attendre à ce que le Souverain-Pontife acceptât sans protestation la loi de séparation quand même elle apportait au Saint Siège un avantage dont il s’empressa de profiter, à savoir le droit de nommer des titulaires choisis exclusivement par lui à tous les postes épiscopaux vacants. L’encyclique Vehementer nos ne surprit donc personne. Elle contenait une énergique répudiation de la loi et tout naturellement Pie x y relevait à nouveau l’incorrection commise par la République française en déchirant, sans l’avoir préalablement dénoncé, un traité bilatéral. Moins justifiée apparaît sans doute l’allégation que la séparation est « profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu qu’elle renie officiellement en posant le principe que la République ne reconnaît aucun culte ». Si ce principe est en France « injurieux vis-à-vis de Dieu », comment ne le serait-il pas en Amérique et ailleurs, dans des pays dont volontiers le Vatican loue la tolérance et le libéralisme ? Le pape protestait encore, mais en passant et comme s’il se fût agi d’une question de peu d’importance, contre la façon dont on dépouillait l’Église « d’un patrimoine