Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée
35
de france

M. Camot entreprit la tâche ingrate mais nécessaire de la relever du rang où, un peu par calcul et beaucoup par penchant personnel, M, Grévy l’avait laissé décheoir. Ses successeurs parachevant cette tâche, ont réussi à se mettre en rapports fréquents avec les cours d’Europe et à trouver, non sans quelques tâtonnements protocolaires, la juste mesure dans laquelle ils pouvaient prétendre aux honneurs souverains sans en être écrasés et marcher de pair avec les rois sans craindre de ridiculiser leur éphémère dignité et leur démocratique habit noir. Au temps où le premier magistrat de la république croyait devoir borner ses voyages à visiter en compagnie des présidents du Sénat et de la Chambre des députés quelques villes de France, qui eut osé prédire qu’avant vingt ans il se risquerait à habiter Buckingham, Péterhof et le Quirinal, qu’il débarquerait à Amalienborg et que les portes de l’Escurial s’ouvriraient solennellement devant lui, que son pavillon personnel flotterait aux mâts des navires de guerre et que, dans la rade d’Alger, des canons anglais, russes, espagnols, italiens, portugais et américains tonneraient à la fois sur son passage.

Ce résultat, la présidence le doit pour une part