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la chronique

duite adoptée par M. Rouvier et consacrée à plusieurs reprises par les votes du Parlement. On n’en fut point surpris à Algésiras ou la plupart des délégués considéraient que la France était allée jusqu’à l’extrême limite des concessions compatibles avec le souci de sa dignité en Europe et de ses intérêts essentiels en Afrique. Mais les délais apportés à Paris à la constitution du nouveau ministère avaient ralenti d’autant le travail de la Conférence ; l’on se demandait maintenant si le mois d’avril suffirait pour en venir à bout. Or la perspective de demeurer encore plusieurs semaines à Algésiras assombrissait de plus en plus les malheureux diplomates dont aucun n’avait voulu d’avance prévoir la longueur de cette villégiature peu enchanteresse. Seul le premier délégué marocain s’était préparé en conséquence, étant retourné dès le lendemain de l’ouverture de la Conférence à Tanger pour en ramener son harem ! Du fait de l’espèce d’oppression qui commençait de peser sur les diplomates entassés à Algésiras la résistance aux prétentions de l’Allemagne devait faiblir et il est certain qu’à partir du 10 mars, les représentants de la France éprouvèrent qu’ils devaient s’appliquer de leur mieux à hâter l’entente s’ils voulaient con-