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la chronique

silhouetté : ce serait un duel entre les intérêts français et les intérêts allemands ; ainsi l’avait voulu l’Allemagne en acculant son adversaire, à force de mauvais procédés et d’accusations calomnieuses, à la publication de ce Livre jaune qui avait fixé — contre elle — l’opinion du monde entier et qui avait valu à M. Rouvier, le 16 décembre 1905, l’appui quasi unanime du parlement français. Le cabinet de Berlin s’était vanté de parer le coup au moyen d’un Livre blanc qui dénoncerait les erreurs du Livre jaune, encore qu’il parut difficile de rectifier des textes de documents présentés tels quels sans additions ni commentaires ; mais à défaut d’additions, il pouvait y avoir eu d’habiles soustractions opérées dans la teneur du Livre jaune ; aussi attendait-on avec quelque curiosité l’apparition du Livre blanc. La désillusion fut grande. Il n’apportait en effet au débat aucun élément nouveau. Les plaintes tant de fois formulées contre la « négligence » de M. Delcassé s’y trouvaient réitérées ; on reproduisait avec la même indignation qu’auparavant les prétendus propos tenus à Fez par M. Saint-René Taillandier concernant un « mandat » que la France aurait reçu de l’Europe pour agir au Maroc : propos