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Guillaume ii décida aussitôt d’écourter son séjour ; il ne resta que deux heures à terre, n’entra point dans le palais préposé pour le recevoir et ne parla publiquement qu’à la colonie allemande ; ce fut, il est vrai, pour proclamer l’indépendance du Sultan ; encore demeura-t-on quelques jours dans l’hésitation relativement au texte exact des paroles impériales. À Tanger où l’on avait fait des préparatifs considérables, le dépit fut grand et la première impression fut celle d’un fiasco.

L’erreur des pacifistes.

Cette impression s’accentua lorsque le 6 avril le roi d’Angleterre traversant la France pour aller s’embarquer à Marseille sur son yacht se rencontra avec le président de la République. L’entrevue empruntait aux circonstances une importance exceptionnelle ; mais quand on apprit coup sur coup que le roi Édouard allait débarquer à Alger et visiter officiellement l’Algérie, qu’au retour il s’arrêterait plusieurs jours à Paris et qu’enfin pendant l’été des visites seraient échangées à Portsmouth et à Brest entre les flottes des deux pays, il devint évident que l’Angleterre entendait