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assez fort pour obliger l’ambassade à se rendre par mer à Larache sous prétexte d’insécurité de la route de terre et pour faire mine de supprimer les missions militaires étrangères qu’il entretenait et parmi lesquelles la mission française seule se trouvait alors au complet. À cette époque, l’action allemande s’exerçait déjà à Fez et le sultan commençait à regarder avec espoir du côté de Berlin. L’empereur pourtant hésitait encore, non pas sur les lignes générales de son dessein mais sur la forme à lui donner. Il voulait s’attaquer à la France, la faire reculer quelque part mais sans risquer de provoquer une guerre.

Le voyage.

Grand voyageur, grand ami des spectacles sensationnels, l’empereur devait être tenté par l’idée d’un débarquement à Tanger et, après tout, il n’y avait rien là qui fut de nature à allumer un conflit. C’était causer un vif désagrément à la France, lui jouer « un mauvais tour » ; mais ce n’était pas lui adresser une provocation. Entre la conversation si étrange, si incorrecte de procédé, dans laquelle M. de Külhmann, chargé d’affaires d’Allemagne à