qui dominera peu à peu toute la culture scientifique des adolescents.
Il semble incroyable qu’il ne puisse plus paraître des Jules Verne. Les cent quatre volumes qui représentent l’effort de l’écrivain avaient accoutumé l’opinion, dirait-on, à une série interminable de ces « Voyages extraordinaires » dont il fut l’inventeur. À vrai dire, Jules Verne laisse derrière lui des imitateurs et quelques uns ne sont pas sans talent ; mais le genre qu’il a créé lui survivra difficilement. On le copiait parce qu’il était là ; le modèle disparu, la copie deviendra de plus en plus imparfaite. D’ailleurs, s’il y avait dans le talent de Jules Verne des qualités très personnelles et admirablement appropriées aux sujets traités par lui, d’autre part ces sujets répondaient aux besoins passagers d’une époque, à des « particularités intellectuelles » qui ne se retrouveront plus. Jules Verne a ouvert des horizons entièrement nouveaux à une génération juvénile qui ne savait rien des applications prochaines de la science mais qui se sentait destinée à vivre dans