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sont alimentées ces étendues liquides. Pendant qu’il exerçait le commandement d’El Goléa, le commandant Lamy, en poussant ses forages entre 45 et 80 mètres de profondeur, obtint des jaillissements donnant jusqu’à 1.500 et 2.000 litres à la minute. Mais l’incurie des indigènes dépasse toutes bornes ; on rencontre des quantités de puits qu’ils ont laissé s’ensabler quand ils ne les ont pas détruits volontairement ; ailleurs, ils souillent les sources en y laissant pourrir des débris organiques et des cadavres.

En ce qui concerne la végétation, elle est fort éparpillée et il convient de tenir compte dans les récits des explorateurs d’une exagération bien naturelle de la part d’hommes qui, après de longs espaces désertiques, aperçoivent tout à coup de l’herbe et des buissons. Les mots de prés et de prairies employés par eux évoquent dans nos esprits septentrionaux des images trompeuses que le raisonnement doit rectifier. Il n’en est pas moins vrai que des arbres de deux mètres de circonférence, tels qu’en ont rencontrés en plusieurs endroits les missions françaises, passeraient partout pour de beaux arbres, et que le fait de faucher en décembre 90.000 kilogrammes de fourrage comme