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geait d’employer le moyen simple et rapide par lequel le héros trancha le nœud Gordien. N’ayant pas à sa disposition le glaive d’Alexandre, il prit un couteau à papier et frappa un grand coup. L’effet produit fut très différent dans les deux cas. On ignore ce que les spectateurs de l’acte antique en pensèrent ; la foule sans doute, admira l’audace d’Alexandre et lui trouva en même temps les traits d’un homme d’esprit. Il paraît probable que M. Combes ne bénéficiera pas de la même indulgence aux yeux de la postérité et il ne l’a point obtenue des contemporains. À la colère de ses adversaires frappés inopinément se superposa la mauvaise humeur mal déguisée de ses partisans et le jugement presque unanime de l’étranger acheva de souligner l’énormité de la maladresse commise. M. Combes avait probablement espéré que son coup de force, en annihilant toute velléité d’oppositions, ferait s’évanouir les difficultés présentes et les empêcherait de se reproduire dans l’avenir. On ne tarda pas à constater l’inanité de son calcul. C’est un fait étonnant que la façon pacifique et régulière dont s’étaient opérées les premières applications de la loi sur les associations, d’une