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la chronique

une fois de plus, réussi à le séduire ; il sera alors d’autant plus laborieux, pondéré et pratique que ces doctrines et ces utopies auront exercé sur lui plus d’influence et d’action. Il en a souvent été ainsi dans son passé et peut-être, tout compte fait, certaines crises lui ont-elles été salutaires ; par malheur, les circonstances ne sont plus tout à fait les mêmes ; cette fois la leçon sera plus rude parce qu’il restera l’amer regret du temps perdu.

Ce mot jadis, ne signifiait pas grand chose ; les nations avaient du temps devant elles, la France surtout qui marchait en tête de leur solennelle procession ; il n’y a plus désormais de procession ni de solennité, mais bien une course, une ruée dirait-on plutôt, vers la nationalisation de tout ce qui s’acquiert, monnaies, clientèles, brevets, privilèges, monopoles, etc… S’insurger contre un pareil état de choses serait de la folie ; mais philosopher au penchant de la colline en attendant des jours meilleurs n’est pas plus raisonnable. La richesse d’à présent se tourne en science et en puissance beaucoup plus sûrement que la science et la puissance d’autrefois ne se tournaient en richesse. Il ne suffit donc pas d’être riche — et certes, la France l’est — ; il faut augmenter