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l’individu une sorte de dépression corporelle et une excitation plus grande du cerveau. On aurait difficilement pu faire agréer à la jeunesse de la Restauration et du règne de Louis-Philippe le dogme du perfectionnement humain par la gymnastique et l’athlétisme : le colonel Amoros en donna, à Paris, une démonstration probante, puisque l’ardeur de ses convictions ne parvint pas à assurer le succès de son entreprise. Il est à remarquer qu’à la même époque, Arnold et ses disciples avaient à lutter, en Angleterre, contre une opinion et des habitudes routinières, qu’aux États-Unis la mode était, pour les jeunes gens, de mépriser le mouvement physique et de s’adonner à l’éloquence, à la poésie, aux longs cheveux et aux mélancolies de l’estomac, qu’en Allemagne, enfin, le mouvement déterminé par Jahn s’était trouvé arrêté et compromis dès 1819, les créateurs des turnvereins ayant été rendus responsables de l’assassinat de Kotzebue, commis par un de leurs disciples. L’heure ne semblait avoir sonné nulle part d’une renaissance athlétique. À partir de 1860, pourtant, le mouvement Allemand reprend avec intensité, l’Angleterre est conquise et la rude secousse de la guerre