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ankylosé et n’est point susceptible de faire un autre métier que celui qu’il fait. Quant à l’ouvrier il autorise l’espérance ; mais pour qu’il donne tout ce qu’il peut donner, il faut que Paris s’occupe de lui et satisfasse ses légitimes aspirations vers une existence améliorée.

Misère et charité.

La misère se ressemble dans toutes les grandes villes ; celle de Paris n’est ni pire ni moindre que celle d’ailleurs. On peut dire pourtant que la misère engendrée par le vice y est moins considérable qu’on ne le pense généralement et que, par contre, Paris compte plus de « pauvres honteux » qu’aucune autre capitale. Ces mots de « pauvres honteux » désignent ceux qui, s’étant trouvés dans de bonnes positions dans leur enfance et parfois pendant une large portion de la vie, sont ensuite tombés dans la gêne, puis de la gêne dans la misère et s’efforcent de cacher aux regards d’autrui leur situation malheureuse par point d’honneur et par fierté. Les Français auxquels advient pareille infortune ne savent pas s’en aller au loin tenter